Le sel purificateur et symbole de bienvenue est le signe disposé comme de multiples jalons sur la trajectoire et la vie de Ludvik. Comme un cadeau qu'aurait apporté un roi mage sur la voie du dépouillement. Son étoile est Rabbi Loew, par l'intermédiaire de son vieux maître, Brum. Et plus précisément la rencontre entre ce savant juif, érudit et sage, et le roi Rodolphe II. Signe ténu d'une paix au sein des déchirures du monde, d'une autre voie possible que la violence et qui, si elle ne donne pas un sens à la souffrance, ne l'enlève pas, du moins montre qu'elle n'est peut-être pas inexorable.
Cette quête d'une sagesse existentielle est parsemée de rencontres extraordinaires, de personnages surnaturels, doubles clairvoyants de Ludvik, qui le guident vers le chemin de sa propre réconciliation: Katia, son ancienne maîtresse, la femme de ménage de l’hôpital, personnage sublime par l’opposition entre la modestie de son métier et la sage et profonde poésie des ses paroles, l'enfant semeur de sel ....
Roman de l'exil (sortir et revenir au pays), géographique mais intérieur aussi bien. Ludvik est en décalage de lui-même, sa reconstruction passe par un voyage spatial qui entraîne une modification des paysages, des arbres, du hêtre, puissamment posé là, mais à l'envers à la fin du roman ...En train, en tram, à pieds.
Cet exil intérieur débute et se termine d'ailleurs par deux trajets en train, pour s'ancrer au pied de la statue de Rabbi Loew, au centre de Prague. Au centre de sa vie à reconstruire.
Atmosphère mélancolique, tourments spirituels, mais ouverts sur la grande espérance.
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